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1581. dans la citadelle de Pskof. » À l’instant ils ordonnent l’assaut, promettant aux soldats toutes les richesses renfermées dans la place ; les Hongrois, les Allemands, les Polonais répondent au signal du carnage par de bruyantes acclamations et s’élancent sur les brèches, au son des trompettes et drapeaux déployés. Cependant, le son lugubre du tocsin retentissait à Pskof. Les habitans, après de tristes adieux à leurs familles, volent aux lieux du danger et se rangent parmi les soldats, entre les ruines des remparts et les nouvelles fortifications en bois qui n’étaient pas encore achevées. L’abbé Tikon et les prêtres prosternés aux pieds des autels adressaient au Tout-Puissant des vœux qui furent exaucés. Le 8 septembre est inscrit dans l’histoire comme le jour le plus glorieux pour la ville de Pskof.

Malgré le feu soutenu de l’artillerie des remparts, l’ennemi parvenu, sur les cadavres des siens, jusqu’au corps de la place, force la brèche, s’empare des tours de Pokrovsky, de Svinsk, et tout à coup Batory qui observait le combat du clocher de Saint-Nicétas, à une demi-verste de la ville, voit flotter ses étendards sur leurs créneaux. Les combattans s’égorgeaient dans les ouvertures des murailles, tandis que du haut des