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1581. les travaux se continuaient nuit et jour avec une extrême activité. On approchait les gabions, on garnissait l’escarpe ; mais les voïévodes de Pskof, ayant deviné le dessein de l’ennemi, font construire sur les lieux menacés de nouvelles fortifications intérieures, c’est-à-dire, une forte clôture en bois avec des plates-formes à différentes hauteurs. Ensuite ils choisissent pour la défense de ce poste important, les plus braves des enfans-boyards, des strélitz, et un officier intrépide, le prince André Kvorostinin : enfin ils font chanter des prières et asperger d’eau bénite une terre qui devait être arrosée du sang de ces braves guerriers. Là, se trouvaient continuellement le prince Schouïsky et les secrétaires du tzar qu’on lui avait adjoints pour faire partie du conseil de guerre. Le 7 septembre, les batteries polonaises étant établies, vingt pièces de siége commencèrent alors à foudroyer les murailles, entre la porte de Pokrovsky et celle de Svinsk. Le jour suivant plusieurs brèches y étaient pratiquées, et le roi déclara que le chemin de la ville était ouvert aux héros. « Les Russes, disait-il, tremblent derrière leurs murailles et nous n’avons pas un instant à perdre. » Les voïévodes qui dînaient dans la tente royale s’écrièrent : « Sire, nous souperons aujourd’hui avec Votre Majesté