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tans, 1581. mais d’assiéger Smolensk, moins inaccessible, moins étrangère à la Lithuanie. Le roi avait déjà repoussé ce sage conseil, ainsi que celui d’attaquer Novgorod dont la conquête paraissait plus facile à ses voïévodes. L’inflexible Batory craignait qu’on ne l’accusât de timidité, de faiblesse : pour s’assurer de sa bonne fortune et de la bravoure de ses soldats, il voulait affronter tous les obstacles, et il commença le mémorable siége de Pskof.

Le 25 août, l’ennemi cerna la ville, sous le feu de toutes les batteries des remparts, qui lui tuaient beaucoup de monde, bien qu’il se fût abrité derrière un bois. Batory, étonné, ne voulait pas croire à un effet aussi sûr, aussi vigoureux de l’artillerie russe. Il avait d’abord dressé ses tentes sur la route de Moscou, près l’église de Saint-Nicolas ; mais bientôt il fut obligé de les faire enlever pour se retirer hors de la portée des boulets qui sifflaient sur sa tête, et d’aller camper sur les rives de la Tchéréka, dans un endroit défendu par des hauteurs.

Cinq jours se passèrent sans aucun mouvement d’attaque. L’ennemi fortifiait son camp au bord de la Vélika ; il observait la ville, et le 1er. septembre il ouvrit la tranchée dirigée le long de la rivière, vers la porte de Pokrovsky,