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1560 — 1561. car le tzar ne voulait pas augmenter le nombre de ses ennemis, avant de s’être débarrassé des Polonais, qu’il regardait comme les plus dangereux.

Nous avons parlé plus haut du projet formé par Jean de contracter un nouveau mariage. Il se croyait certain d’y réussir, et son amour-propre fut vivement blessé de se voir contrarié dans ses desseins. Des ambassadeurs russes, expédiés à Vilna, parlèrent officiellement de paix à Sigismond, et lui firent, en secret, connaître le désir qu’éprouvait le tzar de devenir son beau-frère. Ils avaient ordre de choisir, selon la figure, l’embonpoint et la santé, entre la sœur aînée du roi, nommée Anne, et la cadette, nommée Catherine. Leur choix tomba sur cette dernière. Sigismond répondit qu’il ne pouvait donner son consentement sans avoir obtenu celui de l’empereur, du roi de Hongrie et du prince de Brunsvick, ses protecteurs et ses pareils ; que la dot de la future, conservée dans le trésor de Pologne, consistait en chaînes, pierreries, habits et or, pour la valeur de cent mille ducats ; qu’il ne lui paraissait pas convenable de marier la cadette avant l’aînée ; cependant qu’il ne s’opposerait pas à cette union, à condition que Catherine resterait catholique.