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butions 1581. pour les frais de la guerre, se contentant de la Livonie seule, mais dans toute son intégrité. « Lorsque le tzar, ajoutait-il, aura conclu avec les rois de Pologne et de Suède une paix que désire le pape, il devra prendre part à une alliance intime entre la cour de Rome, l’Empereur, les rois de France et d’Espagne, Venise et les autres puissances européennes, contre les Turcs. Grégoire donnera cinquante mille soldats pour cette expédition, à laquelle contribuera également le schah de Perse. » Enfin, Antoine pria le tzar de permettre aux Vénitiens d’exercer librement le commerce en Russie, et d’y construire leurs églises. On répondit à ces diverses propositions d’une manière affable quoique sans faiblesse. En remerciant le pape de sa bienveillance, le tzar donnait des éloges à la grande idée d’attaquer les Turcs avec les forces réunies de toute l’Europe ; il ne repoussait pas non plus celle de la réunion des deux Églises et de la paix avec la Suède pour complaire à Grégoire ; mais avant tout, il voulait la paix avec Batory. Il engagea donc Possevin à retourner auprès de ce prince pour accomplir l’œuvre entamée, et lui témoignant de la confiance, il lui dit que la Russie, sous la puissance de qui se trouvait la Livonie depuis le