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1581. point qu’il doit défendre avec son bataillon particulier, aux remparts de la ville ou dans les faubourgs, sur une étendue de sept à huit verstes. Les nombreuses dépêches du tzar rappelaient sans cesse à la garnison, ainsi qu’à ses chefs, leurs sermens, leurs devoirs, et de semblables recommandations leur étaient adressées par Alexandre, archevêque de Novgorod. Le vertueux Tichon, abbé de Petchersky, qui avait quitté son couvent, reparut sur le théâtre du carnage, afin de servir sa patrie par ses exhortations et ses prières. En un mot, tout se préparait pour recevoir Batory avec ce magnanime courage, qu’il n’aimait pas à voir aux Russes, mais auquel il savait néanmoins rendre justice. Le prince Youry Galitzin était à Novgorod avec quarante mille hommes. Il s’en trouvait à Rjef environ quinze mille prêts à voler au secours de Pskof : les princes Bazile Schouïsky et Schestounof campaient sur les rives de l’Oka, pour prendre la défensive dans le cas d’une incursion du khan. Les princes Siméon (de Tver) Mstislavsky et Kourliatef étaient cantonnés à Volok, avec les principales forces, de sorte que le tzar avait à peu trois cent mille hommes en campagne, armée qui ne s’était vue ni en Russie, ni en Europe, depuis l’invasion des Mogols ! Enfin