Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/415

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1581. Turcs : quant à moi, il ne me trompera pas. Cependant allez, agissez, je ne m’y oppose en aucune façon : seulement je suis convaincu que pour obtenir une paix honorable et avantageuse, la guerre est indispensable : nous l’aurons cette paix, j’en donne ma parole ! » Après cette entrevue, le pacificateur donna sa bénédiction au roi et partit pour aller trouver le tzar, tandis que sur ses pas, Batory, à la tête de son armée renforcée par de nouvelles levées, s’avançait rapidement contre Pskof. On était alors au commencement d’août.

Célèbre siége de Pskof. Cette invasion n’était plus une surprise, car Jean, qui s’y attendait, avait confié la défense de Pskof à des voïévodes sur lesquels il pouvait compter. Il leur fit prêter serment dans l’église de l’Assomption, devant l’image de Notre-Dame de Vladimir, de défendre la ville jusqu’à la mort, serment par lequel s’engagèrent également vis-à-vis des voïévodes, les enfans-boyards, les strélitz et la population entière de Pskof. Transportés par l’amour de la patrie, tous baisèrent la croix en s’écriant : mourons plutôt que de nous rendre ! Ils étaient au nombre d’environ trente mille. Aussitôt on répare les fortifications ; on les hérisse de canons, d’obusiers, d’arquebuses ; on indique à chacun des voïévodes le