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1581. et vous élevez de nouvelles prétentions ! Enfin, chose difficile à croire, vous demandez de l’or pour avoir dévasté mes États d’une manière inique et déloyale !…. Homme de sang ! souvenez-vous qu’il existe un Dieu…. »

Malgré son courroux, Jean consentait à céder encore à Batory toutes les forteresses russes conquises par les armes polonaises, ne se réservant que la partie orientale de l’Esthonie et de la Livonie, c’est-à-dire Narva, Veissenstein et Dorpat. À ces conditions, il proposait une trève de sept ans. La réponse à cette dépêche fut une troisième campagne de Batory, précédée d’une lettre remplie des plus piquans reproches ; prolixe autant qu’inconvenante de la part d’une tête couronnée. Sa réponse. « Vous vous vantez, lui disait Étienne, de vos droits héréditaires ; je ne vous les envie pas, car je suis d’avis qu’il vaut mieux acquérir une couronne par son propre mérite, que d’être né sur le trône, d’une Glinsky, fille d’un traître au roi Sigismond. Vous me reprochez d’avoir mutilé des morts ; c’est une calomnie ! mais il est certain que vous torturez les vivans. Lequel est le plus coupable de nous deux ? Vous m’accusez d’une prétendue perfidie, vous, auteur de faux traités frauduleusement altérés dans leur sens par