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1560 — 1561. a terminées. Gustave était un prince sage ; Érik est encore à se faire connaître. Il est aisé de faire le mal, difficile de le réparer. Jean a voulu conquérir deux royaumes, et sa volonté n’a point trouvé d’obstacles ; mais votre nouveau roi, qu’a-t-il fait ? Choisissez ou de confirmer le traité conclu par son père, ou de voir, avant d’arriver à Stockholm, s’allumer une guerre dont les feux seront longs à s’éteindre. Croiriez-vous nous épouvanter avec votre Lithuanie, l’empereur, le Danemarck ? Coalisez-vous avec tous les rois, avec tous les souverains de l’Europe : nous ne craignons personne ! » Cette fermeté força la Suède à renouveler l’ancien traité. Il semblait d’abord que la paix ne dût pas être de longue durée, car Jean n’avait pu entendre sans indignation le rapport de ce qui s’était passé en Esthonie ; ensuite les fonctionnaires novgorodiens, expédiés à Stockholm avec le traité, s’étaient plaints à lui d’avoir été fort mal accueillis par Érik (qui leur avait même proposé de manger de la viande dans les jours maigres !) Enfin ces mêmes ambassadeurs avaient fait savoir au roi que nous ne resterions pas spectateurs indifférens de ses entreprises ; cependant, malgré ces motifs, la bonne intelligence ne fut pas troublée,