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1581. oubliez les préceptes du christianisme. Jamais Olgerd, jamais Vitovte ne violait une trève, et vous, après celle convenue à Moscou, vous vous êtes précipité sur la Russie, guidé par Kourbsky et de semblables traîtres ! La trahison vous a rendu maître de Polotsk, et, par un manifeste solennel, vous tâchez aujourd’hui de séduire mon peuple, de l’engager à trahir son souverain, sa conscience et son Dieu ! Ce n’est point par l’épée que vous faites la guerre ; c’est à l’aide de la perfidie, et vos soldats mutilent les morts…. avec une atrocité barbare ! Mes ambassadeurs, porteurs de paroles de paix, se rendent auprès de vous ; au lieu de négocier, vous brûlez Louki avec des grenades ; moyen nouveau et infernal : ils vous parlent d’amitié, d’amour du prochain, au moment où vous faites massacrer et détruire. Comme chrétien, je pourrais vous céder la Livonie, mais qui me répondra que vous serez satisfait ? On me répète que vous avez fait aux seigneurs polonais la promesse positive de réunir à votre royaume toutes les conquêtes de mon père et de mon aïeul ; comment donc trouver la possibilité de nous mettre d’accord. Je désire la paix ; vous ne rêvez que meurtres ! Je fais des sacrifices,