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1580. commença par donner à Batory des conseils pernicieux pour la Russie.

Le tzar apprit la ruine de Véliki-Louki dans sa retraite d’Alexandrovsky, théâtre ordinaire de ses fureurs ou de ses orgies ; asile de malheur où le tyran faisait trembler des sujets fidèles et tremblait lui-même au nom de l’ennemi : il expédia aussitôt de nouvelles instructions à ses envoyés Sitzky et Pirof, qui suivaient Batory d’un lieu à l’autre, condamnés à être témoins de ses triomphes. Arrivés à Varsovie, ils lui offrirent d’ajouter encore à leurs concessions quelques districts de la Livonie, en échange des villes russes qu’il avait conquises, le conjurant de suspendre les hostilités et d’envoyer ses ambassadeurs à Moscou, pour traiter de la paix. Mais pour toute satisfaction, ils reçurent l’ordre de retourner près du tzar, avec cette réponse du roi : « Je n’accorderai ni ambassade, ni paix, ni trève, jusqu’à ce que l’armée russe ait évacué la Livonie. » Jean, dont la condescendance augmentait tous les jours, adressa une lettre amicale à Étienne : il l’appelait son frère, se plaignait de voir la Russie inquiétée sans cesse par les attaques des Polonais, et le suppliait enfin de ne pas rassembler de troupes pour l’été suivant. Il fit partir sur-le-champ Pouchkin