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1580. la sécurité de la Russie. C’est en Dieu et dans votre zèle que repose tout mon espoir. » Troublés par l’indécision du tzar, les généraux n’osaient pas agir d’une manière positive, et se contentaient d’envoyer des détachemens pour observer, pour défendre les frontières. Ils ne se hasardèrent qu’une seule fois à mettre le pied sur le territoire ennemi. Le prince Michel Rostovsky, Khvorostinin, Scherbatof, Tourenin, Boutourlin, s’étant réunis à Mojaïsk, marchèrent contre Doubrovna, Orscha, Schklof, Mohilef, Radomle ; ils livrèrent aux flammes les environs et les faubourgs de ces villes et mirent les Polonais en déroute sous les murs de Schklof. Ce fut dans cet engagement, à la porte même de la ville, que le vaillant Boutourlin tomba de la mort des braves. Ces voïévodes ayant ensuite amené à Smolensk un grand nombre de prisonniers, Jean leur décerna des médailles d’or. Mais, comme nous allons le voir, ces succès furent insuffisans pour le tirer de sa coupable apathie.

À cette époque, où, dans un transport d’orgueil, Batory promettait aux Polonais la conquête de la Russie entière, que faisait le tzar ?… Il célébrait l’hymen de son second fils Féodor, avec Irène, sœur de Boris Godounof ! Septième mariage de Jean. Il se maria lui-même pour la sixième ou septième fois, et