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1560 — 1561. d’un État où les quatre puissances du Nord, dans une dangereuse rivalité, cherchaient réciproquement à étendre leur domination.

Négociations avec la Suède. Tandis qu’une armée suédoise prenait possession de Rével, Érik proposait à la Russie paix et amitié, à condition qu’il traiterait directement avec le tzar lui-même et non pas avec les lieutenans de Novgorod ; ensuite que l’on rayerait du traité précédent l’important article par lequel Gustave Vasa s’était engagé à ne prêter secours ni à la Lithuanie, ni à l’Ordre de Livonie. Dans leurs conférences avec les boyards moscovites, les seigneurs suédois crurent les intimider par ces paroles : « L’empereur, le roi de Pologne et celui de Danemarck pressent notre souverain de se réunir à eux pour attaquer la Russie. Leurs ambassadeurs sont à Stockholm : Érik ne leur a point encore donné de réponse décisive, car il attend la vôtre. » Les boyards répondirent que depuis sept siècles la Russie, fidèle à ses anciens usages, observait le même système politique. « On a vu en Suède, ajoutaient-ils, une longue suite de princes avant Érik : lequel d’entre eux a dédaigné de négocier avec Novgorod ? Le refus de Gustave Vasa a attiré sur son pays la guerre et des dévastations que son consentement seul