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1580. prince pusillanime s’humiliait jusqu’à mendier un secours étranger, éloigné, inutile, et d’ailleurs peu probable ; tandis qu’il pouvait disposer de forces redoutables !… Au lieu de se mettre lui-même en campagne, il s’occupa uniquement à placer son armée sur la défensive, et, comme il ignorait sur quel point se porterait Batory, il donna aux troupes la direction de Novgorod, Pskof, Kokenhausen et Smolensk. Dans la crainte d’une attaque des Tatars de Tauride, il fit occuper aussi les bords de l’Oka, près de Serpoukhof. Enfin, après environ trois semaines d’incertitude, on vit paraître Batory du côté où il n’était pas attendu.

L’historien d’Étienne décrit avec une pompeuse éloquence l’ordre et l’ardeur guerrière de l’armée polonaise, animée par le génie de son chef. La cavalerie était commandée par les sénateurs et les voïévodes les plus distingués : l’on voyait dans ses rangs comme simples soldats, un grand nombre de dignitaires civils et d’officiers de la cour. Une partie de l’infanterie nouvellement enrôlée, n’avait pas encore vu l’ennemi en face ; mais le noyau de cette armée était formé d’habiles guerriers allemands ou transylvains. Au nombre de ceux-ci, se distinguait par son courage un traître à la Russie, nommé George Fahrensbach,