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1580. plus dure et sans rien terminer ? Quel motif peut vous porter à nous écrire dans des termes si offensans ? Oublions les paroles dictées par la colère. Mettons de côté tout sentiment d’inimitié. Jamais on n’a conclu en Pologne, ni en Lithuanie, les traités entre ces deux puissances et la Russie. N’exigez donc pas d’innovations. Ici, mes boyards et vos plénipotentiaires lèveront toutes les difficultés qui nous divisent, et à la satisfaction respective des deux États. » Néanmoins, en cas d’opiniâtreté de la part de Batory, et d’une résolution positive de recommencer les hostilités, l’envoyé russe devait avouer secrètement au roi que le tzar consentait à faire partir ses boyards pour Vilna ou Cracovie. Inutile humiliation !… Étienne répondit qu’il voulait bien accorder à Jean un délai de cinq semaines pour prendre un parti ; qu’il consentait à attendre les ambassadeurs moscovites, dans de pacifiques intentions, bien que ses troupes, animées d’une impatiente ardeur, fussent prêtes à entrer en Russie. En effet, au moment où d’illustres dignitaires du tzar, le prince Jean Sitzky, maître des cérémonies, Pirof, gentilhomme du conseil, et le secrétaire Pétlin étaient en route pour Vilna, on apprit à Moscou que l’armée de Batory, commandée, par