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poir 1579. étant évanoui, ils demandèrent à capituler. D’abord les voïévodes et le vénérable archevêque Cyprien repoussèrent cette proposition. « Nous ne craignons pas, disaient-ils, le courroux d’Étienne, mais celui du tzar. » Dans un généreux désespoir, ils conçurent la pensée de faire sauter la forteresse pour s’ensevelir sous ses ruines. Le faible Volinsky et les strélitz s’opposèrent à l’exécution de leur dessein. Ils proposèrent des conditions à Étienne, et soit par respect pour la valeur qu’ils avaient déployée, soit par crainte de perdre du temps, ce prince consentit à laisser sortir de la citadelle les chefs et les soldats avec leurs familles, leurs effets, promettant de fortes récompenses à ceux qui voudraient se ranger sous ses drapeaux. Étrangers à cette capitulation, quelques voïévodes s’enfermèrent avec l’archevêque dans l’antique église de Sainte-Sophie d’où il fallut les arracher de force. Ils parurent en présence de Batory, humbles et non pas humiliés de leur défaite. Au rapport d’un historien, témoin oculaire de cet événement, les Russes, bien que vivement touchés de la générosité, de l’humanité du roi, refusèrent cependant de s’enrôler à son service. S’attendant presque tous à être envoyés au supplice par le tzar courroucé, ils demandaient avec