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1579. dernière ville que vinrent le trouver Karpof et Golovin, pour lui apprendre que Batory, ayant rejeté la trève, marchait contre la Russie. Son armée, d’après leur rapport, n’était forte que d’environ quarante mille hommes ; mais elle s’augmentait sans cesse des troupes arrivant de Transylvanie et d’Allemagne, ainsi que de nombreux volontaires lithuaniens.

Telle était la force de l’ennemi qui prétendait écraser la Russie ; et, dans sa garde seule, le tzar avait quarante mille gentilshommes, enfans-boyards, strélitz, cosaques, etc.… ! Ensuite il était entouré de deux armées principales réunies à Novgorod et à Pskof, sous le commandement de Siméon, prince de Tver, des princes Mstislavsky, Schouïsky, Nogtef, Troubetzkoï et autres généraux. Il pouvait donc, d’un seul mot, précipiter toutes ces masses sur la Pologne : le peuple, la noblesse de ce pays, opposés aux vues guerrières d’Étienne, désiraient secrètement la paix avec la Russie, et un cri de terreur aurait retenti des rives de la Dvina à celles du Boug ; mais les ombres de Schouïsky, de Sérébrianoï, de Vorotinsky, s’offraient à l’imagination de Jean au milieu de ces tombes de Novgorod, comblées des victimes de ses fureurs. Il se défiait également du dévouement de