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prima 1579. ainsi : « Le moment de sanglans combats est arrivé. Quant à moi, implorant la grâce de Dieu, je vais fixer le sort de la patrie ainsi que le mien, en marchant contre la Livonie et la Pologne ! » Aussitôt il fit avancer son armée vers l’ouest, désignant lui-même les marches et les campemens : il avait laissé des garnisons dans quatre-vingts villes sur les bords du Volga, du Don, de l’Oka, du Dniéper et de la Dvina. Ses principales forces européennes et asiatiques avaient l’ordre de se réunir à Novgorod et à Pskof. Les Russes, les princes tcherkesses, schavkals, mordviens, nogaïs ; les tzarévitchs et les mourzas de l’ancienne horde d’Or, de celle de Kazan, d’Astrakhan, s’avançaient à marches forcées vers les lacs d’Irmen et Peipus. Toutes les routes étaient couvertes d’infanterie et de cavalerie. L’hiver, le printemps et une partie de l’été se passèrent au milieu de ces dispositions ; enfin, après avoir confié le commandement de Moscou au prince André Kourakin, le tzar, accompagné de tous les boyards, des membres du conseil, d’un grand nombre de secrétaires d’État pour les affaires civiles et militaires, quitta la capitale au mois de juillet et se rendit à Novgorod où les chefs de l’armée attendaient ses derniers ordres. Ce fut dans cette