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1579. de la trève, arrivèrent à Varsovie ; ils avaient été long-temps retenus en route par les fonctionnaires du roi, avec lesquels de vives discussions s’étaient élevées relativement au titre des deux souverains. Les Polonais rejetaient le nom insignifiant de voisin que le tzar donnait à Batory, et voulaient une parfaite égalité, ne dissimulant pas que le traité de Moscou resterait sans exécution. On reçut honorablement les ambassadeurs ; mais Batôry, assis sur son trône, ne daigna ni se lever pour les saluer, ni s’informer de la santé du tzar. Indifférent à leurs murmures, il leur fit dire qu’ils pouvaient se retirer et retourner dans leur pays où sa réponse serait portée à leur maître par un courrier. Alors les ambassadeurs reprirent le chemin de Moscou, et le roi ne tarda pas à les suivre avec son armée, après avoir fait partir pour cette ville l’officier Lopatinsky chargé d’une dépêche adressée au tzar.

Mais Jean avait quitté sa capitale. Instruit de ce qui se passait à la diète de Varsovie ; privé depuis long-temps de nouvelles de ses ambassadeurs, il entendit parler d’un armement formidable en Pologne et en Lithuanie, et s’occupait lui-même de ses préparatifs de guerre. Dans un conseil général des boyards et du clergé, il s’ex-