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1560 — 1561. ses munitions et fut forcé de rentrer en Russie au commencement de l’automne.

À cette époque la Livonie ne songeait plus à maintenir son indépendance. Épuisée par d’inutiles efforts, elle balançait dans le choix d’un maître, et le désirait assez puissant pour soustraire ses malheureux débris au glaive des Russes ou à l’esclavage. Frédéric, roi de Danemarck, convoitait l’Esthonie et avait acheté pour son frère Magnus l’évêché d’Œsel. Ce jeune prince, condamné à devenir un étonnant jouet de la fortune, arriva au printemps de l’année 1560 à Habsal, avec les promesses les plus flatteuses pour les chevaliers. Le roi de Suède ne laissait percer aucuns projets ambitieux sur les domaines de l’Ordre ; mais, redoutant les projets de la Russie, il fit savoir au grand-maître qu’il était prêt à pourvoir Rével de munitions de guerre. « En cas de siége, ajoutait-il, les habitans de cette ville pourront envoyer leurs femmes et leurs enfans en Finlande. La Suède, oubliant la perfidie de l’Ordre, conserve pour lui une bienveillance particulière et ne consentira jamais à sa destruction. » Ainsi pensait le vieux Gustave Vasa, qui mourut à la fin de 1560. Érik, son successeur au trône, agit d’une manière plus décisive : il montra aux États es-