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bèrent 1578. entre leurs mains : des deux côtés on justifiait ces atrocités par le droit de représailles.

À la fin de l’été, les voïévodes moscovites, princes Galitzin, Toumensky, Khvorostinin et Touffiakin, enlevèrent d’assaut la ville d’Oberpalen que, depuis la fuite de Magnus, les Suédois occupaient du consentement des habitans. On y fit deux cents prisonniers qui furent envoyés à Moscou pour y être livrés au supplice. Les généraux devaient ensuite marcher sans délai sur Venden ; leurs disputes sur le droit de primauté retardèrent l’exécution des ordres du tzar. Ce prince, justement courroucé, envoya à Dorpat le secrétaire d’État André Tchelkalof ainsi que son gentilhomme favori, Daniel Soltikof, avec l’ordre de remplacer les voïévodes, en cas d’une plus longue désobéissance. Cette mesure rigoureuse les décida enfin à se mettre en marche ; mais ils avaient donné à l’ennemi le temps de se préparer à la défense, et laissé aux Polonais la faculté de se réunir aux Suédois, de sorte qu’ayant mis le siége devant Venden, ils virent quelques jours après l’ennemi derrière eux. Sapiéha, à la tête des Polonais et des Allemands, et le général Boë, avec les Suédois, se précipitent sur dix-huit mille Russes, qui ont à peine le temps de sortir de leurs retranchemens et de