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1578. Russie ; la trève, ajoutaient-ils, n’a été violée que par l’agression du tzar en Livonie. Étienne nous a remis de pleins-pouvoirs pour rétablir la paix à perpétuité. Pour préliminaire, les boyards exigèrent alors qu’en accordant à Jean le titre de tzar, grand duc de Smolensk et de Polotsk, le roi renonçât à ses prétentions sur la Livonie et la Courlande qui en était inséparable ; ensuite qu’il cédât à la Russie les villes de Kief, Kanef, Vitebsk et plusieurs autres ; de leur côté, les ambassadeurs du roi réclamaient la cession, non-seulement de la Livonie entière, mais encore de toutes les anciennes provinces de la Russie, depuis Kalouga jusqu’à Tchernigof et aux rives de la Dvina. Ces prétentions respectives rendaient la paix impossible : les négociations n’eurent donc d’autre résultat que le renouvellement de la trève pour trois ans. On avait intercalé dans la copie russe de l’acte ces mots qui ne se trouvaient pas dans la copie en polonais : le roi doit renoncer à ses prétentions sur la Livonie ; et, le tzar ratifiant ce traité avec les formalités d’usage, s’exprima ainsi : « Je jure d’observer les conditions de la trève conclue avec mon voisin le roi Étienne ; mais je ne renonce point à mes droits sur la Livonie et la Courlande. » Les dignitaires Karpol et Galovin se rendirent