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1578. en achetant l’amitié de ce chef de brigands, et se trouva libre de diriger toutes ses forces contre la Russie.

Negociations et guerre avec Batory. Batory, qu’enflammait l’amour de la gloire, savait aussi attendre avec prudence le moment et l’occasion favorables à ses desseins, et, sur les murs de Dantzig, assiégée par ses troupes, il paraissait regarder avec indifférence les succès du tzar en Livonie. Il savait, sans doute, que c’était la force des armes et non pas des négociations qui termineraient leur querelle ; cependant, dans une lettre où il témoignait au tzar sa surprise des dispositions hostiles de ce prince, il offrait de renoncer à la guerre si la paix pouvait concilier encore les intérêts, l’honneur et la sûreté de la Pologne. « Votre ressentiment n’est pas fondé, lui répondit le tzar ; lorsque mes villes de Livonie sont rentrées sous ma puissance, j’en ai renvoyé vos sujets sans aucune punition. Vous êtes roi, mais non pas de cette province. » Au mois de janvier 1578, les voïévodes de Mazovie et de Minsk, ambassadeurs d’Étienne, arrivèrent à Moscou et déclarèrent aux boyards que la tranquillité des puissances chrétiennes occupait uniquement les pensées du roi, dont le plus sincère désir était de vivre en paix avec toutes, et particulièrement avec la