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cou. 1578. Cette lettre était confidentielle et secrète, car le cabinet autrichien, toujours soupçonneux, n’aurait sans doute pas permis à un grand de Hongrie de correspondre au nom de sa nation avec un souverain étranger, sur des affaires d’une aussi haute importance. Robert connaissait l’Empereur : habile chimiste, astronome et bon écuyer, mais fort mauvais monarque. Prévoyant l’orage dont l’ambition des Sultans menaçait la Hongrie, il voulait y opposer celle de la Russie, renommée alors par sa puissance. En effet, les ambassadeurs de Maximilien qui, en 1576, y avaient été envoyés, avaient publié en Europe que les forces militaires de Jean étaient incalculables ; mais, malgré sa haine contre Batory, le pusillanime successeur de Maximilien redoutait le Sultan, et ne songeait pas à profiter de l’alliance du tzar pour conquérir la Pologne et sauver la Hongrie.

Traité avec le Danemarck. Frédéric, roi de Danemarck, pouvait devenir le second de nos alliés naturels. Malgré la paix par lui conclue avec la Suède, il ne se fiait pas à l’amitié de cette puissance, et recherchait celle de Jean. En 1578, il envoya à Moscou Jacques Uhtfeld et Grégoire Uhtstand, dignitaires de marque, pour se plaindre, en son nom, de ce que les Russes avaient occupé quel-