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1577. qu’Odoïevsky. Il fut mis à mort avec ses deux fils et Eudoxie, son épouse, fille du prince Dmitri Belzky, renommée pour sa piété et la sainteté de ses mœurs. Ce dignitaire avait traversé, sans en être atteint, tous les orages de la cour de Moscou ; il avait résisté aux nombreuses vicissitudes du gouvernement des boyards, également aimé des Schouïsky, des Belzky et des Glinsky ; en 1547 il avait figuré au premier mariage de Jean, en qualité de principal officier, et, par conséquent, comme un des seigneurs les plus rapprochés du trône. Continuant à s’élever sous Adaschef, sans autre appui que son propre mérite, il s’était distingué comme guerrier et comme diplomate. C’était lui qui avait dirigé l’artillerie au siége de Kazan. Il n’avait point fait partie de la légion des Opritchniks, de sorte qu’on ne l’avait pas vu figurer avec les Basmanof et Maluta aux sanglans festins du tzar ; mais il avait continué à servir l’État par son esprit, par ses travaux ; enfin il succomba à son tour et fut sacrifié comme un reste odieux, un détestable monument de temps plus fortunés. Ainsi avait péri, en 1575, un autre vieux boyard, le prince Pierre Kourakin, qui, pendant vingt-cinq ans, avait été parmi les voïévodes un modèle d’activité ; ensuite le boyard Jean Boutourlin. Celui-