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lontaire 1560 — 1561. à la noble hardiesse de Bell, le tzar envoya quelqu’un pour faire suspendre l’exécution, mais déjà ce grand homme était supplicié !

Aussitôt que les généraux russes eurent formé le siége de Fellin, on commença à battre les murailles en brêche, et, dans une seule nuit, la ville fut en feu sur plusieurs points. Les troupes allemandes annoncèrent alors à Fürstemberg qu’elles voulaient capituler. Ce fut en vain que cet illustre vieillard les conjura de ne point trahir l’honneur et le devoir ; en vain il leur offrit toutes ses richesses, son or, son argent, pour récompenser leur courage : ces lâches, n’espérant aucun secours, ne voulant pas s’exposer à une mort qu’ils regardaient comme certaine, rejetèrent ses propositions. Fürstemberg cédant alors à une funeste nécessité, demanda aux Russes la liberté de sortir avec son trésor ; Prise de Fellin. mais le conseil des boyards refusa cette condition et répondit que le monarque russe tenait à voir le grand-maître entre ses mains, et que, par clémence, il promettait de le traiter favorablement. On ne laissa sortir que les troupes allemandes (le 21 août). Instruit que les soldats avaient brisé les coffres de Fürstemberg et pillé un grand nombre d’objets précieux, apportés à Fellin par la noblesse livonienne, le prince Mstislavsky leur fit re-