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bés 1577. devant la puissance de la croix vivifiante ! Nous voici où vous n’êtes jamais venus.… Que dis-je ? on t’a vu, toi, à Volmar, sinon comme un glorieux vainqueur, au moins comme un lâche déserteur, te croyant déjà bien loin de la Russie, dans un asile sûr pour un traître et inaccessible à ceux qu’il a offensés. Ici tu vomissais des injures contre ton maître ; et ton maître se trouve en ce moment dans cette ville, domaine de la Russie !…. De quoi suis-je donc coupable envers vous ? N’est-ce pas vous-même qui, en me privant d’une épouse chérie, êtes devenus les véritables causes de mes faiblesses humaines ? Il vous sied bien de parler de la cruauté de votre souverain, vous qui avez voulu lui enlever le trône avec la vie ! Est-ce par la guerre, est-ce par le sang que j’ai acquis ce trône, qui, dès mon berceau, était ma propriété ? Parjures ? ce prince Vladimir, objet de votre affection, possédait-il quelques droits à la couronne, par son origine ou par ses qualités personnelles ? Insensé autant qu’ingrat, il avait été jeté en prison par ordre de vos pères…… C’est moi qui lui ai rendu la liberté ! J’ai dû m’occuper du soin de ma propre défense, et l’acharnement de mes ennemis réclamait une implacable