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1577. fuite et fut bientôt suivi de tous les autres voïévodes ; de sorte que, dans quelques jours, Jean se rendit maître de Marienhausen, Luitzen, Rositten, Dunebourg, Kreutzbourg, Laudon, dont les défenseurs, Allemands et Polonais, demandaient merci sans tirer l’épée. Ceux qui se soumettaient spontanément étaient remis en liberté, la moindre hésitation de la part des autres les faisait rester prisonniers. Le tzar, ayant fait raser la forteresse de Laudon et placé des garnisons russes dans les autres, détacha le voïévode Thomas Boutourlin contre la place de Zesvéghen, commandée par le frère du traître Taube. Les Russes s’emparèrent d’abord du faubourg. Alors Boutourlin écrivit à Jean que les assiégés, rejetant le pardon qu’on leur offrait, étaient décidés à se défendre jusqu’à la mort : 21 Août. aussitôt ce prince arriva en personne devant la place, qu’il fit battre en brèche par toute son artillerie. À l’aspect de leurs murailles écroulées, les Allemands tombèrent à ses pieds ; mais l’heure de la miséricorde était passée ! Les plus distingués d’entre eux furent empalés ; on vendit les autres aux Tatars. Berson, Kaltzenau, se soumirent sans capitulation et il fut permis à tous les Allemands qui s’y trouvaient de se retirer en Courlande, avec leurs femmes et leurs enfans.