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1577. Schenkenberg, fils d’un monnoyeur de Revel et surnommé Annibal à cause de son audace, parvint à s’illustrer. On le vit paraître à la tête des laboureurs armés, à l’aide desquels il prit Vittenstein, incendia Pernau, et livra au pillage plusieurs petites villes ou châteaux du pays d’Erven en Virlandie. Il torturait, il massacrait impitoyablement les prisonniers russes ; il excitait partout une vengeance inhumaine qui ne tarda pas à retomber sur son pays ; car les troupes qui avaient fait le siége de Revel avec si peu de succès, n’étaient que l’avant-garde de l’armée du tzar.

Aux premiers jours du printemps, ce prince se rendit, avec ses deux fils, à Novgorod. Cette ville fut désignée avec Pskof comme point de réunion des forces militaires de son vaste empire. Bientôt on vit y arriver des contrées du midi ou du nord, chrétiennes ou infidèles, des soldats partis des bords de la mer Caspienne, d’autres des côtes de l’Océan septentrional, les Circassiens, les Nogaïs, les Mordviens, les Tatars, princes, mourzas, hetmans, enfin tous les voïévodes, à l’exception de ceux à qui était confiée la garde des frontières, depuis le Dniéper jusqu’au Voronège. Immédiatement après le tzar, l’armée était sous les ordres de Sahim-Boulat,