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1560 — 1561. successivement choisis pour commander nos troupes : tels étaient nos anciens chevaliers ! tels furent, à une époque plus rapprochée, ceux qui soutinrent la guerre contre Jean-le-Grand, aïeul du tzar actuel de Moscovie, et qui combattirent si vaillamment contre votre illustre voïévode Daniel. Mais depuis que nous avons abandonné Dieu, rejeté les dogmes de la vraie religion pour en adopter une nouvelle, ouvrage de l’esprit humain, et faite pour flatter les passions ; depuis que nous avons méprisé la pureté des mœurs ; que nous nous sommes plongés dans une odieuse volupté ; depuis que nous marchons sans frein dans la voie de la corruption, le Seigneur a livré l’Ordre entre vos mains. Les villes florissantes, les hautes forteresses, les palais et les châteaux magnifiques, ouvrages de nos ancêtres, les jardins et les vignobles plantés par eux, sont tombés sans résistance en votre pouvoir. Mais pourquoi parler des Russes ? Au moins avez-vous employé le glaive ! D’autres (les Polonais) n’ont pas tiré l’épée : ils se sont emparés de tout par ruse, en nous promettant leur amitié, leur secours, leur protection. Grand Dieu, quelle amitié ! Nous sommes dans vos fers, et notre