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ment 1573—1577. tout au plus l’égal des princes Ostrovsky, Belzky, ou Mstislavsky ; 3o. il s’arrogeait le titre de souverain de la Livonie. On congédia les envoyés en leur annonçant que si le roi voulait établir avec Jean des liens de fraternité, il fallait qu’il renonçât à ses prétentions sur la Livonie, et que, dans ses dépêches, il nommât celui-ci tzar, grand duc de Smolensk et de Polotsk : toutefois on accorda la lettre de sûreté demandée pour les ambassadeurs.

Ceci se passait au mois de novembre 1576. Jean, qui avait deviné le caractère de son antagoniste, dont la fermeté, l’inflexibilité lui enlevaient l’espoir d’arriver au but désiré par de simples menaces, et d’obtenir, par ce moyen, la cession volontaire de la Livonie, résolut d’attaquer, avec toutes ses forces, les possessions suédoises et polonaises dans cette province. Les circonstances semblaient favoriser ses projets. Le roi de Suède, pour complaire à la reine, son épouse, s’entourait de Jésuites, introduisait de nouveau la religion latine dans ses États, s’aliénait l’affection de ses sujets, excitait des révoltes, des schismes, et se trouvait hors d’état d’opposer une vigoureuse résistance aux entreprises des Russes. Étienne, engagé dans une guerre contre la Prusse, s’occupait du siége de la ville de Dantzig