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1573—1577. ceux des Polonais qui songeaient à la prospérité de l’État ne pouvaient désirer un plus digne monarque. Leur parti se grossissait à la voix de Samuel Zborovsky, homme d’un haut rang, qui avait été exilé en Transylvanie et comblé des bienfaits d’Étienne. Ainsi, d’un côté, l’amour de la patrie, de l’autre l’or de Batory agissaient de concert en faveur de ce prince, moyens appuyés encore par la haine nationale et invétérée des Polonais contre la maison d’Autriche. Cependant le sénat était dévoué à l’Empereur et à Ernest ; mais au moment décisif de l’élection, une voix retentit dans la diète : « Nous voulons Batory. Il nous donnera la paix avec les Turcs et la victoire sur tous nos ennemis. » Aussitôt la noblesse répète à grands cris Batory ! Batory ! En vain quelques membres de l’assemblée voulurent représenter qu’il était tributaire des infidèles, et que choisir un esclave des sultans pour chef d’une république chrétienne, serait une chose honteuse ; Batory est élu roi de Pologne. le prince de Transylvanie n’en fut pas moins proclamé roi par Jean Zamoïsky, maréchal de la couronne, l’évêque de Cracovie et une partie considérable de la noblesse de Pologne. De leur côté, le Primat et les Sénateurs réunirent leurs voix pour l’élection de Maximilien, prince valétudinaire, comme pour complaire,