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1573—1577. entre l’Autriche et la Russie. « Nous réunirons nos efforts, ajoutait-il, pour que le royaume de Pologne et la Lithuanie ne se détachent pas de nos États. Il m’est indifférent que ce soit mon fils ou le vôtre qui occupe ce trône. Vous déplorez, mon frère, l’horrible massacre de tant d’innocens dans la journée de la Saint-Barthélemy. Tous les monarques chrétiens doivent s’affliger de cet acte cruel, inhumain, du roi de France, qui, sans aucune nécessité, a fait verser tant de sang ! »

Cependant, fidèle à son système pacifique, Jean ne voulut pas d’abord se déclarer l’ennemi du nouveau roi de Pologne. Ayant appris au contraire l’arrivée de ce prince et son sacre solennel dans l’ancienne capitale des Piastes, il se préparait à lui envoyer un dignitaire de marque pour le complimenter, lorsqu’il fut prévenu par Henri, qui, en lui annonçant son avénement au trône, le suppliait de ne pas rompre la trève avec la république avant l’année 1576. Il ajoutait que, plongé dans l’affliction par la mort du roi de France, il était indispensable qu’il se rendît à Paris ; mais que cette absence momentanée n’empêcherait pas le tzar de traiter d’affaires avec les grands du royaume. « Mon frère, répondit Jean, je me réjouis de votre avénement au