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1573—1577. héros de vertu, leur promettant, avec un million de florins, une armée nombreuse pour expulser les Russes de la Livonie ; enfin, une entière soumission de leur futur roi aux décisions du conseil d’État.

Cette désobéissance de la diète, selon l’expression de Jean, allia les vues de la politique russe à celles de l’Autriche. L’Empereur se hâta de profiter des bonnes dispositions du tzar. Dans une lettre amicale qu’il lui écrivit, il se plaignit du crime de Charles IX, « qui avait fait périr plus de cent mille de ses fidèles sujets le jour de la Saint-Barthélemy, sans autre motif que leur croyance particulière. » Il s’indignait de la ligue des Français et du Sultan, par l’intercession duquel on donnait à Henri la couronne des Jagellons. Il engageait Jean à défendre les chrétiens, lui proposant d’ajouter la Lithuanie aux États russes, de céder la Pologne à l’Autriche, et de conclure avec l’Empire une alliance offensive contre les Turcs. Le tzar expédia sur-le-champ un envoyé à Maximilien, pour lui conseiller d’employer tous les moyens possibles à l’effet d’arrêter Henri dans son voyage à Varsovie. Il témoignait le désir de voir au plus tôt à Moscou les ambassadeurs de l’Empereur, chargés de ratifier un traité d’amitié