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1573—1577. l’exemple d’une noblesse fière de ses droits ? Avait-il réfléchi que cette union intime, loin d’être utile à notre patrie, n’aurait d’avantages réels que pour ces deux puissances, auxquelles il faudrait fournir, et non pas demander, des secours en hommes ou en argent, au cas d’une guerre avec la Turquie, l’Autriche ou la Tauride ; que le titre de roi avec un pouvoir incertain et limité ne valait pas une augmentation de dangers et de dépenses pour le monarque héréditaire d’une grande puissance, destinée par le ciel à devenir redoutable par ses propres forces ? Pouvait-il espérer qu’acceptant ces dures propositions, la diète voudrait anéantir les lois fondamentales de la république, renoncer volontairement à l’élection de ses rois, instituer en Pologne une souveraineté héréditaire, restituer Kief à la Russie, et confier aux mains d’un prélat hétérodoxe la couronne des Jagellons, pour la poser sur la tête de Jean ? Il serait difficile d’imaginer que la vanité l’eût aveuglé à ce point ; il paraîtrait plus naturel de croire qu’après avoir témoigné d’abord un vif désir de succéder à Sigismond-Auguste, il était devenu ensuite plus indifférent à cet honneur, ayant sainement calculé l’importance de la position politique des deux pays.

Cependant l’élection de l’archiduc, approuvée