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1573—1575. ajoutait-il, désire réellement la paix, il peut m’envoyer les siens, ou du moins sur la frontière ; des plénipotentiaires suédois s’y trouveront aussi ; d’ailleurs on aurait dû parler de trève trois ans plus tôt et ne pas attendre que l’armée suédoise fût entrée en campagne. » Cette réponse vigoureuse n’était pas le seul motif propre à exciter le courroux du tzar : son envoyé à Stockholm y avait essuyé des insultes inouies dans les États policés. Voici un extrait de son rapport. « Les grands voulaient connaître sur-le-champ le contenu de votre dépêche, prétention dont je leur ai démontré l’absurdité. Aussitôt, l’un d’entre eux m’a frappé à la poitrine en me tenant les plus injurieux propos. Votre très-humble sujet a répondu à cet effronté Suédois : Si j’étais à cheval, muni de mes armes, tu n’aurais pas eu l’audace de m’insulter ainsi, ni de lever la main, ni d’ouvrir ton odieuse bouche ; mais nous ne sommes pas ici pour combattre. Au moment où je m’approchais du trône, un autre voulut m’arreter et me dit : Donne ta lettre et ne pose pas ton pied sur le tapis du trône. Sans lui répondre, j’ai marché sur le tapis et remis la lettre au Roi……… Le lendemain matin, Christophe Fléming, l’un des dignitaires de la cour,