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1573. promesses, vous confier, dès aujourd’hui même, la domination des autres villes de la Livonie, ainsi qu’une riche dot en numéraire, lorsque je me suis souvenu de la trahison de Taube et de Kruse que j’avais comblés de bienfaits !… À la vérité, vous êtes fils de roi et fait pour m’inspirer plus de confiance que de vils esclaves ; mais enfin vous êtes homme !… Si vous formiez un jour le dessein de me trahir, vous pourriez, avec l’or de ma caisse, soudoyer des soldats pour agir de concert avec mes ennemis, et je serais forcé de reconquérir la Livonie au prix de mon sang. Méritez ma faveur par une fidélité constante, à toute épreuve. » Ainsi, Magnus, le cœur navré, partit pour Karkus, d’où, il se rendit à Oberpalen. Là, malgré un royaume en expectative, il vivait dans l’indigence, n’ayant que trois plats pour son repas (comme le disait son frère, Frédéric, roi de Danemarck, dans une lettre au duc de Mecklenbourg), amusant avec des joujoux son épouse âgée de treize ans ; la nourrissant de friandises, et, au grand mécontentement des Russes, la faisant s’habiller à l’allemande. Ce duc de Mecklenbourg était Jean Albert, alors en relations avec le tzar : il avait envoyé à Novgorod le docteur Féling, l’un des