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jures : 1573. « Nous te châtions, lui disait-il, toi et la Suède. Les justes triomphent toujours ! trompé par le faux bruit du veuvage de Catherine, j’avais voulu l’avoir entre mes mains, sans autre dessein que de la remettre au roi de Pologne, afin d’obtenir en échange et sans effusion de sang, la province de Livonie. En dépit de vos calomnies, voilà l’exacte vérité. Qu’ai-je à faire de ta femme ? Vaut-elle qu’on entreprenne une guerre pour elle ? On a vu des filles de rois de Pologne mariées à des palefreniers : informe-toi auprès des gens instruits qui était Svoïdilo, du temps de Jagellon ? Crois-tu que je fasse plus de cas du roi Érik ? Il est ridicule d’imaginer que l’idée me soit venue de lui restituer une couronne pour laquelle vous n’êtes nés ni l’un ni l’autre. Dis-moi : de qui ton père était-il fils ? comment s’appelait ton aïeul ? Fais-moi parvenir ta généalogie pour me convaincre d’erreur, car jusqu’aujourd’hui je suis persuadé que tu es issu de race roturière. De quels anciens rois de Suède nous as-tu parlé dans ta missive ? Vous n’avez eu qu’un seul roi, et c’était Magnus ; encore avait-il usurpé ce titre, puisqu’il aurait dû se contenter de celui de prince : ce n’est pas gratuitement que j’ai voulu obtenir ton sceau et