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1572. conditions de la paix. Je ne tiens pas à Polotsk : je consentirai même à joindre à la cession de cette ville quelques-uns de mes domaines héréditaires, pourvu que vous m’abandonniez la Livonie entière jusqu’à la Dvina. Alors moi et mes enfans, nous nous engagerons, par un serment solennel, à ne jamais porter la guerre en Pologne, tant que notre maison régnera sur la Russie. En attendant je ne violerai point la trève convenue entre nous, et j’attendrai vos ambassadeurs pour lesquels je vous donne des lettres de sûreté. Mais songez que le temps est précieux. »

Guerre en Esthonie. Quelques jours après cette conférence, Jean quitta Moscou, avec ses deux fils, pour aller organiser ses troupes à Novgorod, et tenir parole au roi de Suède. L’automne était très-avancé. Le tzar ayant trouvé l’armée prête à marcher, lui fit faire un mouvement sur Narva et en prit lui-même le commandement. Il avait auprès de lui ses principaux boyards ainsi que le roi Magnus, enlevé de vive force à Arensbourg et amené à Jean plutôt comme prisonnier que comme son futur neveu. En un seul jour quatre-vingt mille Russes pénètrent en Esthonie, où personne ne s’attendait à leur arrivée. De paisibles gentilshommes passaient la semaine de Noël à se ré-