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1572. opritchniks, jusqu’alors le bras droit de l’exterminateur ; qui, depuis sept années, couvraient la Russie de sang, de ruines, et déchiraient l’État. Ce nom terrible disparut avec son hideux symbole ; ainsi que l’extravagante division des provinces, des villes, de la cour, des tribunaux et de l’armée. La commune méprisée reprit le nom de Russie. Les élus, dépouillés de leur uniforme, se rangèrent parmi les courtisans ordinaires, ou au nombre des fonctionnaires d’État, des militaires, n’étant plus soumis à un chef de bandes sanguinaires, mais à un souverain qui paraissait disposé à n’établir aucune différence entre ses sujets. Les Russes osèrent penser que le terme des meurtres, des pillages était arrivé ! que la mesure de leurs maux était comblée ! Ils osèrent espérer que la patrie affligée trouverait enfin le repos sous l’égide d’un pouvoir légal.

Quelques actes de justice exercés par Jean, à cette époque, servaient à entretenir ces espérances. Ayant déclaré que les ennemis du magnanime Philippe étaient d’impudens calomniateurs, il exila dans l’île de Valam l’artificieux Païssy, prieur de Solovky ; l’évêque de Rezan, l’indigne Philothée, fut dépouillé de son rang. L’officier Robylin, cruel et farouche surveillant