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1560 — 1561. les annalistes n’ont point sondé son cœur, ils n’ont pu assister à la lutte de la conscience contre de coupables passions ; ils n’ont vu que des actions horribles, et ils nomment la tyrannie de Jean une inexplicable tempête, vomie par les enfers pour troubler et déchirer la Russie.…

Cette tyrannie commença par une persécution contre tous les parens d’Adascheff : ils furent privés de leurs biens et relégués dans des régions lointaines. Le peuple déplorait le sort de ces innocens : il maudissait les flatteurs, les nouveaux conseillers du prince, et le tzar irrité voulut étouffer le mécontentement général par la terreur. Il y avait alors à Moscou une femme de condition, nommée Marie, célèbre par la pratique des vertus chrétiennes, autant que par son amitié pour Adascheff. On l’accusa de haïr le tzar et de vouloir le faire périr par ses enchantemens : Premiers supplices. elle fut punie de mort, avec ses cinq fils et un grand nombre d’autres personnes accusées du même crime ; de ce nombre étaient le grand officier Daniel Adascheff, frère d’Alexis, célèbre par ses exploits guerriers, et son fils, âgé de douze ans ; les trois Satin, dont la sœur avait épousé Alexis, et son parent Schischkin, avec sa femme et ses enfans. Le prince Dmitri Obolensky Ovtschinin, fils du voïévode de même