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1571. ordre à tous les habitans de se réunir devant le palais épiscopal, alors inhabité et désert. Là, on leur fit lecture d’une lettre de Jean, dans laquelle il les engageait à être sans crainte et à préparer, conformément aux anciens usages, des vivres pour son arrivée. Aussitôt on lui arrangea une maison ; on plaça dans l’église de Sainte-Sophie un nouveau dais, au-dessus duquel on suspendit une colombe d’or, en signe de paix et de réconciliation, et l’on restaura le siége du métropolitain dans ce temple orphelin de son pasteur. Les mesures les plus sévères furent prises pour la conservation de la santé du tzar. Il y eut défense d’enterrer en ville les hommes morts de maladies contagieuses et l’on destina à leur sépulture un cimetière situé au bord du Volkhof, aux environs du monastère de Khoutyn. Du matin au soir des patrouilles parcouraient les rues, visitant les maisons, fermant celles où la maladie s’était déclarée. Il était interdit aux prêtres eux-mêmes d’approcher des malades, sous peine, en cas de désobéissance, de se voir les uns et les autres condamnés à être brûlés vifs. Cette excessive sévérité produisit néanmoins un résultat avantageux, car elle arrêta les progrès du mal, et, à l’entrée de l’hiver, le clergé annonça solennellement à l’en-