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fortunée 1571. Salomonie, première épouse du père de Jean, périrent par le knout. Le boyard Léon Soltikof, enfermé d’abord dans le monastère de la Trinité, fut bientôt mis à mort. On imagina alors un nouveau genre de supplice. Elisée Bomélius, cet exécrable calomniateur, cet indigne médecin dont nous avons déjà fait mention, proposa au tzar d’employer le poison pour exterminer ses ennemis, et composa, dit-on, un breuvage mortel avec un art si infernal, que l’homme empoisonné expirait précisément à l’instant indiqué par le tyran. C’est ainsi que Jean fit périr Griasnoï, l’un de ses favoris, le prince Gvosdof-Rostovsky et plusieurs autres seigneurs accusés de complicité dans l’empoisonnement de sa fiancée, ou d’avoir trahi leur souverain en ouvrant aux Tatars le chemin de Moscou (95). Cependant, le 28 octobre, le tzar épousa la malade, espérant, comme il le disait lui-même, l’arracher à la mort par cet acte d’amour et de confiance dans la miséricorde du Tout-Puissant. Six jours après son mariage, il ordonna celui de son fils avec Eudoxie ; mais le banquet nuptial fut terminé par des funérailles ! Mort de la tzarine. Maria expira le 15 novembre, peut-être victime de la méchanceté des hommes, peut-être aussi cause infortunée de la perte de tant d’innocens. Dans l’une et l’autre hypothèse, son cercueil,