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1570. même dot (88), la main de Marie, sœur de cette princesse, encore en bas âge, lui renouvelant la promesse de conquérir, à son profit, la province d’Esthonie. Magnus, consolé, accepta de nouveau le titre de fiancé d’une parente du tzar, s’attendant à recevoir à la fois sa main et une couronne. Il écrivit à son frère, à l’Empereur, aux princes, qu’en recherchant l’alliance de la Russie, il n’était pas guidé par une vaine ambition ; mais qu’animé d’un véritable zèle pour les intérêts de la chrétienté, il désirait devenir médiateur entre l’Empire et cette grande puissance, dont les forces, réunies à celles des autres souverains de l’Europe, pourraient arrêter les progrès des armes musulmanes. Effrayée des projets ambitieux du Sultan, toute l’Allemagne et l’Empereur lui-même avaient, à la vérité, conçu cette espérance ; néanmoins, comme nous le verrons bientôt, le tzar songeait moins à la défense de l’Europe chrétienne contre les infidèles qu’aux intérêts de sa politique particulière. Il cherchait la manière la plus sûre de soumettre la Livonie, et d’abaisser l’orgueil des habitans de Revel, qui osaient le traiter de tyran, et qui, fiers de leur victoire remportée sur les Russes, avaient institué une fête annuelle en commémoration de leur triom-