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1570. illusion ne tarda pas à s’évanouir ! Victime de son ambition et de sa crédulité, Magnus attira sur la malheureuse Livonie de nouvelles calamités.

Ce prince suivait en tous points les avis de Taube et de Kruse : ce fut d’après leurs conseils que, le 23 août, il se porta sur Revel à la tête de vingt-cinq mille Russes et d’une nombreuse troupe d’Allemands, espérant soumettre cette ville sans effusion de sang ; mais les habitans rejetèrent toutes ses propositions. « Nous connaissons, dirent-ils, l’hypocrisie du tzar : le tyran de son peuple ne saurait devenir le bienfaiteur d’une nation étrangère. Magnus, jeune et sans expérience, est sans doute entouré de conseillers perfides ou insensés, et doit s’attendre, en Russie, au sort du prince Michel Glinsky ; mais Revel ne veut pas avoir celui de Smolensk (81). » Le siége commença, et avec lui des maladies contagieuses et mortelles se déclarèrent, tant dans la ville que dans le camp des Russes, qui montraient plus de patience que de bravoure et d’habileté. Les travaux du siége les fatiguaient inutilement ; l’effet de leur artillerie était presque nul. Ayant occupé des hauteurs vis-à-vis la porte de Revel, ils construisirent des tours de bois, du