Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1560 — 1561. était dans l’intention de demander en mariage la sœur du roi de Pologne.

Aussitôt le deuil cessa au palais. À de joyeuses conversations succédèrent de brillans festins, qui servirent à distraire le monarque. On se disait que le vin réjouit le cœur ; l’antique sobriété devint un sujet de raillerie, et l’on traita le jeûne d’hypocrisie. Bientôt le palais sembla trop resserré pour ces bruyantes assemblées : le jeune tzarévitsch Youri, frère de Jean, et Alexandre, prince de Kazan, furent transférés dans des maisons particulières. Tous les jours on inventait de nouveaux divertissemens, de nouveaux jeux, où la gravité, la tempérance, la décence même paraissaient ridicules et déplacées. Il se trouvait encore un grand nombre de boyards et de seigneurs qui n’avaient pu soudainement changer d’usage ; ils assistaient avec un front sévère à ces banquets somptueux, et repoussaient la coupe en soupirant. On les accablait aussitôt de railleries et d’humiliations ; on leur versait le vin sur la tête. Nouveaux favoris. Parmi les nouveaux favoris du tzar on remarquait surtout le boyard Alexis Basmanoff ; son fils, Féodor, grand échanson ; les princes Viazemsky et Griaznoy ; Maluta Skouratoff Belsky, prêts à tout faire pour assouvir leur ambition. Cachés, jusque-là,