Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1569. le titre de grande ; elle concluait des traités avec les rois de Suède et choisissait, ainsi que Pskof, ses propres jurés. Une secrète inimitié contre Moscou y était comme un héritage de famille : on racontait encore dans la première de ces villes la bataille de la Chélona, et il existait à Pskof des témoins oculaires de la dernière assemblée nationale. On avait oublié les inconvéniens de la liberté, sans perdre le souvenir de ses avantages. Quoique ces dispositions de deux villes affaiblies ne fussent, en aucune façon, dangereuses pour la puissante autocratie, elles irritaient, elles alarmaient le tzar : de sorte qu’au printemps de l’année 1569, imitant l’exemple de son père et de son aïeul, il fit transporter à Moscou cinq cents familles de Pskof et cent cinquante de Novgorod. Ceux qu’on arrachait à leur patrie versaient des larmes amères ; ceux qu’on y laissait tremblaient dans l’attente des événemens qu’annonçaient ces premières mesures.

À cette époque un vagabond, nommé Pierre, natif de Volhynie, ayant reçu à Novgorod le châtiment de sa mauvaise conduite, résolut de s’en venger sur ses habitans : certain que Jean était fortement prévenu contre eux, il fabriqua sous le nom de l’archevêque et des habitans de