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ment 1569. de la déférence, de l’amitié, le prince Vladimir devait prévoir le sort qui lui était réservé. En témoignage de bienveillance, le tzar lui avait assigné un emplacement considérable dans le Kremlin, pour y faire construire un palais magnifique ; il lui avait accordé les villes de Dmitrof, Borovsk et Zvénigorod, ayant repris en échange ses anciens fiefs de Vereja, Alexin et Staritza, sans doute parce que le pouvoir de ce prince lui semblait moins redoutable avec de nouveaux fiefs, qu’appuyé sur des propriétés héréditaires où se conservait encore l’ancien esprit du système féodal. Au printemps de l’année 1569, ayant rassemblé à Nijni-Novgorod une armée destinée à la défense d’Astrakhan, Jean la confia, sans hésiter, à son valeureux cousin ; mais cette prétendue confiance causa sa disgrâce et la perte de celui-ci. Le prince s’était rendu à Nijni par Kostroma, où il avait été reçu en grande cérémonie par le clergé et les citoyens, empressés de lui offrir l’expression de leur dévouement à sa personne. Aussitôt que cette nouvelle fut parvenue à Moscou, le tzar donna des ordres pour y faire amener les commandans de Kostroma qu’il envoya au supplice. En même temps il écrivit affectueusement à son cousin pour l’engager à se rendre auprès de lui.