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1565—1569. des Anglais (39) qui jouissaient des bonnes grâces du tzar et de priviléges exclusifs dans ses États, surtout depuis l’avénement d’Élisabeth au trône, cette illustre reine, douée d’un génie extraordinaire et des plus séduisantes qualités, ayant su gagner l’amitié de Jean. La société russe de Londres offrait à ce prince des diamans d’un grand prix ; Élisabeth lui écrivait des lettres flatteuses.

Ambassade d’Angleterre. Djenkinson, son ambassadeur, fit trois fois le voyage de Moscou, d’où il se rendit en Perse, chargé pour le schah, de la part du tzar, d’une commission secrète dont il s’acquitta avec beaucoup de zèle (40). En récompense, les marchands anglais obtinrent, en 1567 et 1569, de nouveaux priviléges en Russie. On leur accorda le passage pour se rendre en Perse, avec la permission d’établir une colonie sur la Vouitchegda, de chercher des mines de fer et de fondre ce métal, sous la condition qu’ils enseigneraient cet art aux Russes, et paieraient une denga de droit par livre de fer exportée en Angleterre (41). De leur côté, les Anglais s’engageaient à montrer toutes leurs marchandises au trésorier du tzar, et à vendre en Angleterre ou en Perse celles qui leur seraient confiées par le souverain russe. Du reste, ils avaient pleine faculté de commer-