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1565—1569. Koutchoum, nouveau tzar de Sibérie, garantit à la Russie la soumission de ce pays. Jean prit Koutchoum sous sa protection, à condition que celui-ci lui donnerait chaque année mille martres zibelines et qu’il fournirait mille écureuils à l’envoyé moscovite chargé de recevoir le tribut. Ce traité, muni d’un sceau d’or, fut porté en Sibérie par l’officier Tchaboukof. La peste, la famine, la tyrannie avaient épuisé la Russie ; Commerce mais son commerce était florissant. Les tzars de Schamakha, de Boukharie, de Samarcande et de Khiva firent parvenir des présens à Moscou, afin d’obtenir pour leurs sujets la liberté d’exercer le commerce à Astrakhan, à Kazan, ainsi que dans les autres villes de la Russie. Malgré l’inimitié bien connue du sultan, les négocians russes continuaient leurs opérations dans les villes de Caffa et d’Azof, ainsi que les Turcs et les Arméniens le faisaient à Moscou : le tzar lui-même envoyait au-delà de la mer Caspienne des fourrures précieuses tirées des magasins de la couronne et les marchands moscovites en expédiaient à Anvers, à Londres et même à Ormus. La ligue anséatique, dont le principal commerce avec les Russes avait lieu à Narva, mettait tout en usage pour attirer sur elle la bienveillance de Jean, jalouse